C’était il y a 25 ans jour pour jour. Souvenez-vous, le 13 mars 1996, le Tarbes Gespe Bigorre écrit l’une des plus belles pages du basket français en remportant un sacre européen.
En 1995-1996, le TGB renouvelle les effectifs. Judith Balogh, une scoreuse d’origine Hongroise, Polina Tzekova, intérieure bulgare de 1,94m qui deviendra l’icone tarbaise que l’on connaît tous (et dont aujourd’hui encore on est totalement fan), Sissako Bolanga de Rouen et l’internationale Corinne Benintendi, meneuse transfuge de Challes reconnaissable entre mille pour son inamovible bandana débarquent au quai de l’Adour (on a encore le même en souvenir).
Malgré un début de saison chaotique, le TGB sort miraculeusement de la poule de 1/8ème de finales de la Coupe Ronchetti et entame son quart de finale face aux tchèques de Brno, dans la position de l’Outsider. Pourtant, deux victoires plus tard, le TGB se qualifie pour les demi-finales de la coupe Ronchetti, stade déjà atteint deux ans plus tôt. Mais cette fois-ci, les Bigourdanes sont bien décidées à ne pas s’arrêter là et dominent outrageusement l’équipe de Budapest, avec un écart moyen de 29 points sur les deux matchs. Au match aller, Judith Balogh se rappelle au bon souvenir de ses anciennes coéquipières en leur passant la bagatelle de 40 points !
6 mars 1996 : l’heure de la finale a sonné face aux Italiennes d’Alacamo qui se sont fait une spécialité d’éliminer des Françaises.
Le match aller de cette finale Ronchetti se déroule à Alcamo, en Sicile. Tarbes domine et s’impose 81 à 63. Le duel des scoreuses est remporté par Judith Balogh, avec 34 points, alors que Cynthia Cooper est laissée à « seulement » 28 points, égalant alors son plus faible total en Ronchetti cette saison. Damien Leyrolles a dû pianoter sur un effectif réduit, seules six joueuses prennent part à cette rencontre, quatre d’entre elles jouant la totalité du match, et deux (Gomis, 26 minutes et Bolanga, 14minutes) se partageant le temps de jeu restant.
13 mars 1996 : le feu au quai de l’Adour.
Un écran géant est installé à la Halle Mercadieu pour permettre à ceux n’ayant pas pu avoir l’une des 2500 places de la salle d’assister malgré tout à la rencontre. La ville est en effervescence comme on l’a rarement vu. Et les Tarbaises vont remettre ça en gagnant 82 à 63. Cynthia Cooper a été à nouveau muselée, n’arrivant à marquer que 19 points, grâce à une défense serrée, alors que les Tarbaises se sont toutes mises en valeur. 17 passes décisives à 3 en faveur du TGB. Rien que ça. Judith Balogh, 21 points, Corinne Zago-Esquirol, 20 points, Polina Tzekova, 16 points et 9 rebonds, Christine Gomis, 12 points et 6 rebonds. Mais c’est surtout grâce au match de mammouth de Corinne Benintendi que le collectif a pu s’exprimer : 8 points, 7 rebonds, 3 interceptions, pour aller avec ses 16 passes décisives. Les filles deviennent les nouvelles stars du basket féminin en général et de Tarbes en particulier.
Après Bourges en 1995, une autre équipe française féminine remporte une coupe d’Europe. Tarbes finira sa saison en remportant la Coupe de France mais ne réalisera pas le triplé, échouant face à Bourges en finale du championnat de France. En tout cas, le 13 mars 1996, le TGB a marqué le basket français de son empreinte, et est devenue une place forte du basket féminin, en s’installant régulièrement dans le haut de tableau du championnat de France, et participant à de nombreuses autres campagnes européennes.