Alors que le TGB va reprendre le championnat LFB après la trêve internationale, le coach François Gomez dresse un bilan du premier bloc, parle de la formation et des jeunes talents du club, et explique les enjeux du prochain match face à Roche Vendée.
Quelle analyse fais-tu du début de saison ?
Encore une fois on a été pénalisé par l’absence de certaines joueuses dans un effectif qui était déjà réduit. C’est un élément dont on ne doit pas toujours parler mais qu’on ne peut pas occulter. Et en terme de résultats, il y a des matchs qu’on espérait gagner et qu’il a été logique de perdre, et d’autres qu’on jouait sans savoir et qu’on a perdu. Je pense à Charnay qu’on avait mis au tableau de chasse, mais on ne s’attendait pas à avoir une équipe aussi bien construite et prête pour la Ligue Féminine de Basket. On a été pris à froid dans leur salle mais le résultat est tout à fait logique. Et les matchs où on s’est un peu troué par manque d’expérience et manque d’effectif c’est à Lyon et ici face à Basket Landes. On a eu des problèmes de gestion de fin de match pour des raisons d’inexpérience de ces moments un peu chauds face à ces cylindrés où on retrouve des joueuses qui maîtrisent mieux ces moments là, et puis la fatigue qui se fait ressentir dans les dernières minutes. Donc on en revient à notre effectif qui manque cruellement de rotation et qui ne permet pas d’arriver dans le money time avec les meilleurs arguments. C’est donc mi-figue mi-raisin puisque dans le classement on est à égalité avec des concurrents, voire plus, il y a des équipes qui ont aussi raté leur début de saison, donc on n’est pas trop mal positionné par rapport à l’objectif qui est de rentrer dans les 7 ou 8 premières équipes du championnat.
Après Marine Fauthoux, Marie Pardon, Tima Pouye ou Ana Tadic, tu as encore lancé dans le grand bain des joueuses qui sont rapidement devenues internationales, Carla Leite, MP Foppossi et Dominique Malonga. Peux-tu nous dire ce que ça représente pour toi ?
C’est le fil rouge de ma carrière parce que j’ai eu la chance de faire de la formation, de m’occuper des meilleures joueuses françaises. Je pense à Sandrine Gruda mais il y en a eu avant, Clémence Beikes ou Emilie Gomis par exemple. Donc depuis les générations des jeunes femmes nées en 1982/1983, je pense que j’ai eu la chance avec la FFBB de travailler avec les meilleures, et dans le cadre des clubs Isabelle Yacoubou à Tarbes, Helena Ciak à Perpignan, et ça continue dans un club qui a cette identité et qui en a fait une culture. On a la chance aujourd’hui d’être attractif et de faire venir des individus qui ont des gros potentiels et le prouvent par la suite. Aujourd’hui à Tarbes on est plus sollicité qu’on ne sollicite, on offre cette possibilité d’être un tremplin. Alors c’est satisfaisant mais à terme ça peut lasser. Ce qu’on aimerait maintenant c’est récupérer des potentiels, grandir, et qu’elles fassent aussi grandir notre équipe et notre club. C’est un sujet d’actualité qui jusque là n’était pas envisageable, on savait que la loi du marché faisait qu’on voyait passer des gens qui performent ensuite dans des grands clubs français ou européens et qu’on ne pouvait pas garder. Aujourd’hui l’idée quand même c’est de travailler sur du moyen terme, de pouvoir garder ces gens-là et construire un projet collectif et pas seulement un projet individuel dans un collectif.
Le centre de formation est aussi récompensé, tu donnes pas mal de temps de jeu à Léna Monasse, pur produit local, et les U15 Elite sont actuellement invaincues. C’est important pour le club ?
En amont on a toujours eu une école de basket reconnue dans la région. Nos équipes jeunes ont toujours dominé le basket de Midi-Pyrénées et maintenant d’Occitanie. Et on a mis en place des choses qui permettent d’avoir une équipe U15E qui participait au championnat de France. Maintenant on fait plus que participer, l’année dernière on a frôlé le final four, cette année l’équipe est plutôt bien engagée pour défendre l’idée d’être dans les quatre meilleures équipes françaises. Sur les Espoirs et U18E, on a mis en place une structure et un encadrement qui me semble être de qualité. Il faut qu’on arrive à attirer les quelques potentiels français qui vont aujourd’hui là où ça brille. Alors ça brille un peu moins chez nous, mais c’est quand même intéressant de venir à Tarbes, car la politique c’est de faire monter très tôt les espoirs qui le méritent dans le groupe d’entraînement des professionnelles. Et on peut effectivement citer Léna Monasse, pur produit local et qui aujourd’hui tout doucement met les pieds en LFB, et gagne du temps de jeu sur des matchs importants. Je pense à Basket Landes récemment où elle rend une excellente copie. On espère la voir émerger et devenir une joueuse pro à part entière dans les années qui viennent. Il y a un travail de fond qui est fait, il n’est pas simple de faire sortir de son centre de formation des joueuses qui deviennent professionnelles, tous les clubs français peuvent le dire et le disent. Mais on s’évertue à travailler dans ce sens là.
Samedi c’est la réception de Roche Vendée, à quel match doit-on s’attendre face à un club en difficulté ?
La Roche nous a fait souffrir toutes ces dernières saisons, même si de temps en temps on a réussi à les faire tomber. C’est une équipe qui a un coach qui impose un style tout à fait particulier. Elles ont un peu plus de mal cette année même si elles ont gagné largement en Eurocup contre une équipe turque d’Istanbul. Elles ont fait un excellement match le week-end dernier face à Bourges où elles craquent dans les dernières minutes, et l’écart de points ne justifie pas l’écart qu’il y a eu entre les deux équipes pendant tout ce match là. Donc c’est une équipe qui dans le dur ne lâche rien, et on sait pourquoi. Elle est composée d’individues, pour certaines qu’on connait bien, qui ont des qualités de combattantes. Donc il faut s’attendre à une équipe qui va encore une fois chercher à développer son jeu, d’intensité, de possessions courtes, de défense alternée. Il faudra répondre à ça, avoir un peu plus de contrôle sur le tempo, et être en capacité d’empêcher cette équipe de marquer des paniers sur du jeu rapide, et de trouver des solutions aux systèmes défensifs mis en place. Un match important pour les deux équipes car le vainqueur passera devant. Jusqu’à Noël, chaque match va être important pour envisager la suite avec sérénité ou avec anxiété.
Et on ne sait toujours pas avec quelles joueuses nous jouerons le match ?
On est toujours dans l’interrogation de l’effectif, effectivement on ne sait pas avec qui on va jouer, avec combien de joueuses, mais peu importe il faudra faire le travail quand même.