De retour de Suède où François Gomez entraîne l’équipe nationale en vue des championnats d’Europe, le coach du TGB revient sur cette expérience. Les Suédoises ont enregistré une sévère défaite face à l’Italie (47-69) mais se sont imposées 63-55 face aux Croates, autre gros morceau de la poule H. La Suède est donc bien placée pour se qualifier.
TGB : où en est la Suède dans ces qualifications pour les championnats d’Europe ?
FG : Nous sommes dans un groupe compliqué avec la présence de deux équipes réputées difficiles. Il s’agit de la Croatie et de l’Italie. Nous sommes actuellement 2eme après notre victoire ce mercredi 63 à 55 sur la Croatie. Nous allons donc pouvoir nous déplacer plus sereinement, avec confiance et optimisme, en novembre en Macédoine, puis en Italie.
Ce match était crucial. En plus, il se jouait à Stockholm dans une patinoire de hockey sur glace transformée pour la circonstance en salle de basket. La rencontre s’est jouée devant 5 à 8000 spectateurs en présence du premier ministre suédois Stefan Löfven.
Le basket suédois s’appuie sur des bonnes qualités athlétiques et une agressivité naturelle. Nous travaillons à améliorer le contrôle du ballon et la connaissance du jeu. Si notre équipe progresse rapidement dans ces deux secteurs, nous pouvons espérer un bel avenir.
TGB : Quelles sensations éprouve-t-on à se retrouver en compétitions internationales avec une équipe nationale ?
FG : La gestion d’une équipe nationale est complètement différente d’une équipe de club. Il s’agit en peu de temps de créer une cohésion avec des joueuses venant de tout bord. Il faut aussi les accompagner dans la gestion psychologique des événements. Les milliers de spectateurs qui ont assisté au match face à l’Italie puis la Croatie ont battu un record d’affluence pour une rencontre de basket féminin. La pression de l’événement est un élément important des rencontres internationales. Je crois qu’un sportif de haut niveau apprécie ces matches-là. Moi, je les apprécie tout particulièrement.
TGB : Comment arrive-t-on à gérer un travail d’entraîneur dans deux endroits si éloignés ?
FG : La gestion du temps est mon travail quotidien. Si les nuits sont un peu plus courtes, je peux compter sur les gens qui m’accompagnent.
A Tarbes, Lionel Oustry gère les aspects techniques tandis que Joël Coustures gère les aspects logistiques. Avec ces deux partenaires, je peux gérer à distance et tranquillité les affaires du TGB.
Il en va de même en Suède. Mon staff est composé de deux assistants qui sont des coaches professionnels. La mayonnaise a bien pris et nous avons une confiance mutuelle les uns envers les autres. Le staff médical est composé de deux kinésithérapeutes, d’un ou deux médecins. Toute la logistique est prise en charge de façon à être libéré de toute contrainte extra-sportive. Tout cela est chapeauté par la secrétaire de la fédération suédoise. Il m’est donc très facile de courir deux lièvres à la fois.
TGB : Qu’est-ce que cette expérience t’apporte ?
Le rêve de tout entraîneur est d’évoluer au plus haut niveau. Dans mon esprit, la qualification européenne n’est qu’une étape. J’essaye de partager mon rêve de qualifier l’équipe suédoise pour les prochains jeux olympiques. Si nous pouvions atteindre cet objectif, ce serait une expérience unique pour moi mais aussi pour les joueuses. Pour cela, il me faut en très peu de temps créer un collectif sur et en dehors du terrain et c’est bien là que la tâche est ardue.
TGB : Où sont les principales difficultés ?
Si le temps n’est pas un ami, la langue non plus. Heureusement les Suédois parlent un anglais parfait et sont très tolérant avec le mien. J’ai la chance d’avoir un assistant d’origine chilienne qui parle couramment l’espagnol, ma langue paternelle. J’ai aussi Amanda Zahui et Kalis Lloyd qui me servent d’interprètes puisque toutes les 2 parlent couramment le français.
Autre difficulté, c’est la pression qu’exerce toute une partie du pays sur le résultat de l’équipe nationale. Les matches sont diffusés sur la plus grande chaîne publique du pays et relayés par la presse nationale, sous les yeux des plus hauts personnages de l’Etat. Heureusement, je suis protégé par mon environnement et j’ai la chance de na pas savoir lire le suédois, surtout après notre défaite cinglante face à l’Italie.
TGB : Y aura-t-il un « effet suédois » sur l’équipe du TGB ?
Pour le moment, cette expérience n’apporte pas grand-chose au TGB mais qui sait si à l’avenir, nous ne pourrons pas voir évoluer au quai de l’Adour des joueuses venues de Scandinavie.