François Gomez vient d’être élu meilleur coach de la LFB par ses pairs. Le trophée du SCB, le syndicat des coaches de basket est remis pour la seconde fois à l’entraîneur du TGB. Il l’avait obtenu en 2009, déjà avec Tarbes. Il avait aussi été élu meilleur coach de LF2 en 2012 alors qu’il entraînait Perpignan. A ce jour, 7 coaches ont obtenu ce titre 2 fois. Et un seul 3 fois. C’était un certain Alain Jardel.
TGB : Ce trophée, c’est forcément une belle récompense, non ?
FG : Bien sûr, et celle-là compte d’autant plus que ce sont mes collègues qui m’ont élu. Plus je vieillis, plus j’apprécie de gagner et d’obtenir des récompenses. Quand on est plus jeune, on a l’impression que c’est normal et que cela va arriver souvent, mais en fait non. Mais c’est le résultat d’une équipe donc il faut le partager avec le staff et les joueuses. Il faut partager aussi avec les gens du club qui te donnent les moyens de faire une équipe et de gagner des matches. Et puis aussi dans ces cas-là, tu as envie de dire merci à tout le monde, à ta femme parce que tu ne parles que de basket à la maison (quand ce n’est pas elle ajoute-t-il en souriant)
TGB : que récompense ce trophée ?
FG : Je pense que ce qui est récompensé ce n’est pas que cette saison, c’est le travail de 3 années : revenir de la ligue 2, lutter pour un maintien et aujourd’hui le 1/4 de finale. Et peut-être la demi demain.
TGB : C’est quoi un bon coach ?
FG : Un bon coach, c’est un coach qui gagne, c’est assez basique comme métier. Et s’il arrive à gagner avec des équipes qui ne sont pas annoncées comme des armadas, ça touche encore plus les gens. En France, on aime les petits qui marchent, qui réussissent. Il n’y a pas de vérité, de méthode, sinon tous les coaches feraient la même chose. Mais on est tous différent. Je crois quand même que les coaches ont tous confiance en eux, une espèce d’égo, cette estime, ce regard positif sur nous-même. Et puis la conviction qu’on peut driver et faire gagner des équipes.
TGB : la différence se fait où ?
FG : On travaille sur de l’humain, il faut avoir cette capacité de pédagogie, quelle que soit la méthode. La fourchette des relations à l’équipe est très large. On connaît tous très bien notre sport, comment on joue au basket, ce qu’on doit apprendre aux joueuses. Les différences ne se font plus sur ce terrain technico-tactique. La différence se fait sur la capacité à appréhender des événements et des matches importants, à tirer la quintessence d’une équipe de joueuses.
TGB : Y a-t-il une patte Gomez ?
FG : J’ai un profil assez paternaliste. On évolue avec le temps. Je suis plus dans la collaboration tout en restant le maître à bord. J’essaie d’attirer mes joueuses vers l’idée qu’on est tous dans le même bateau, qu’il faut travailler ensemble. Je pense que j’ai la capacité à rendre autonomes les gens, à les aider à définir un projet qui est le leur mais qui va me rapporter quelque chose, à ne rien leur imposer mais à les amener à se mettre au travail sur leur projet qui va devenir celui de l’équipe.
TGB : Le style de jeu Gomez, c’est quoi ?
FG : J’aime le jeu où on se partage la balle, où on est agressif. Disons que je suis plutôt un coach défensif qui va s’adapter à l’adversaire. Mais j’aime bien l’attaque et que mon équipe marque beaucoup de paniers.